Je continue de pédaler dans les lectures, respirant L’odeur du café de Dany Laferrière.
C’est un livre qu’on m’a prêté. (Tiens, en lisant la dédicace, je me souviens que j’ai offert ce livre à Sonpére pour son anniversaire!)
Je déteste les livres qu’on me prête, parce qu’il faut y faire attention. Impossible de tourner les coins des pages aux passages intéressants, encore plus impossible de surligner en rose ces mots qui nous éveillent.
Certains prêteurs ne veulent d’ailleurs pas que l’on ouvre trop les pages pour ne pas abîmer la couverture.
Et puis, un prêt doit un jour être retourné, ce qui nous donne le sentiment d’obligation. Obligé de le lire.
Obligé de le retourner.
Obligé de ne pas trop aimer, sans quoi le livre nous paraîtra une perte énorme. Aller acheter le bouquin par la suite? Nous l’avons déjà lu…
Je déteste. J’ai toujours pensé qu’un livre devait avoir du vécu. Un livre maculé de soupe doit être suffisamment intéressant pour ne pas arrêter sa course pour préparer le repas; un livre qui a trempé dans l’eau du bain… est un livre qui nous a vu nu.
Voilà pourquoi j’ai toujours détesté les bibliothèques. Faire attention, se sentir obligé de lire pour retourner le livre en temps, ne jamais en devenir l’acquéreur…
Cordonnier mal chaussé, c’est mon métier. Que fais-tu là, alors, Lalionne?
Et bien, chers amis…
Il se trouve en ce monde des gens qui :
- Aiment emprunter les livres
(car ils ne lisent jamais deux fois la même histoire (parenthèse dans la parenthèse : ceux-ci finiront bien par comprendre qu’une histoire relue est toujours une nouvelle histoire)) - Savent prendre soin des objets
(parfois pas, mais en bonne amie des amis des livres, je suis bien heureuse de voir que le livre a servi) - Ne ressentent aucune obligation face à un délai (et/ou se fichent des délais)
(car leur bonne amie renouvelle le tout sans maudire)
Vous pigez? Je fais le plus beau métier du monde, car je suis l’heureuse détentrice des clés ouvrant la porte du paradis! Je ne suis pas propriétaire de tous ces livres, cela va sans dire, mais pour moi, ça fait office de!
Et s’il est un grand bonheur de ma vie, c’est de partager la lecture…
(oh! J’oubliais! Pour Laferrière, c’est pas mauvais. C’est chaud, c’est lent, c’est réfléchi. Chaque phrase résonne de sa voix, le café étend ses effluves dans notre cerveau.)
J’ai une partie de solution…
Je devais à mon départ, plus de 43 $ à la biblio du cégep de Limoilou, 51$ à celle de FX Garneau et je n’ose plus compter à celle du Céfgep de St-Félicie…Y-a-t-il de l’intérêt sur ces graves amendes, si oui, je suis dans le trou…
Donc rien de mieux que de voir une cote, ou une pochette pour la fameuse carte, dans un livre de SA bibliothèque…
Sacrilège!!!
Et dire que depuis toutes ces années, tu prives de gentils étudiants bourrés-de-fric-merci-aux-prêts-et-bourses de consulter des bouquins qui devaient être bons, puisque tu les as conservés!
La pochette et la carte te seront utiles lorsque tu décideras de prêter ces documents à tes amis, Fermier vert! Tu pourras garder en note les livres prêtés et faire rouler l’amende de 0,20$ par livre, par jour de retard… Avec certains, dont Pin pour ne pas le nommer, tu risques de faire une véritable fortune! Un EMPIRE VERT!